La Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et la Communauté Est Africaine (CEA) doivent choisir une politique linguistique capable de porter un projet d’intégration régionale inclusif et solide, tout en soutenant la compétitivité de l’enseignement supérieur et de la recherche, et à des coûts réalistes. Face à ce dilemme, le choix d’un plurilinguisme stratégique, contre l’uniformisation linguistique, semble le plus à même de favoriser un processus respectueux des diversités culturelles et linguistiques, et en cela juste, efficace et durable. Mais afin de permettre au plurilinguisme de répondre aux priorités du processus d’intégration, il convient de se positionner sur une nécessaire hiérarchisation des langues dans l’espace régional, partant de la reconnaissance du principe d’inégalité écolinguistique entres les langues, et aboutissant à une nouvelle conception coopérative de l’interaction linguistique. Cette hiérarchisation, qui se veut un support pour la pratique d’un plurilinguisme stratégique souple et modulable, semble finalement être la meilleure façon de préserver un maximum de langues, et donc de cultures, vivantes dans l’espace régional tout en permettant leur enrichissement mutuel au cœur du processus d’intégration.