Le développement des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne en général et au Burkina Faso, au Congo et au Sénégal en particulier, connaît beaucoup de péripéties du fait de leur faible développement malgré les engagements pris par la communauté internationale en 1990 à Jomtien en Thaïlande. Le forum de Dakar, en 2000, tout en reconnaissant les progrès enregistrés depuis les indépendances par les pays africains, a mis en évidence la nécessité pour les États d'engager des réformes profondes des systèmes éducatifs. En effet, depuis les indépendances, la volonté manifestée par les États de faire de l'éducation une priorité parce que convaincus de son impact positif sur le développement des nations, s'est heurtée à un certain nombre d'aléas dont les programmes d'ajustement structurel dans les années 1990 qui ont limité fortement le développement des systèmes éducatifs. Dès lors, les systèmes éducatifs se sont maintenus à travers un certain nombre de stratégies visant à accroître l'offre dans des situations où l'investissement financier est pratiquement nul. Les recommandations issues du forum de Dakar visant à adopter des politiques de développement de l'éducation, ont ainsi conduit à s'attaquer au poste de dépenses le plus important dans le budget de l'éducation, qu'est la masse salariale. Dès lors, le recours à de nouveaux types d'enseignants ou enseignants non fonctionnaires va se généraliser et apparaître comme une norme, dérégulant ainsi la fonction enseignante anciennement construite. Après avoir passé en revue l'évolution du système éducatif dans les trois pays, des indépendances aux années 2000, nous avons analysé le contexte d'émergence des nouveaux types d'enseignants avant d'indiquer leur apport tant au plan quantitatif que qualitatif au développement des systèmes éducatifs. Cette analyse a été possible grâce à une méthodologie basée sur une revue documentaire et l'exploitation de plusieurs bases de données du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), de l'évaluation des acquis scolaires (EAS) et du Consortium de l'Afrique Australe et Orientale pour le pilotage de la qualité de l'éducation (SACMEQ). Au terme de notre recherche, nous pouvons conclure que les nouveaux types d'enseignants ou enseignants contractuels ou non fonctionnaires ont contribué à un développement appréciable au niveau de l'offre éducative sans être moins performants que leurs collègues fonctionnaires. Il ressort également suivant les expériences des pays, une certaine convergence des politiques vers la stabilisation de ces nouveaux emplois à travers leur professionnalisation.
Impact des nouvelles politiques de recrutement des enseignants sur le développement des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne: cas du Burkina Faso, du Congo et du Sénégal
Abstract
Year of publication
2014
Imprint
Dijon (France) (Université de Bourgogne, IREDU, 2014, p.237)
Keywords
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Notes
. Th.: Sciences de l'éducation: Université de Bourgogne: 2014
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curatED
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