Dès lors qu’ils s’intéressent au pilotage dans l’éducation, les chercheurs et les experts ont tendance à concentrer le regard soit sur les enjeux liés aux changements et aux réformes soit sur les questions de gouvernance ou de régulation du système éducatif. De nombreuses études depuis une quinzaine d’années scrutent ainsi les différentes évolutions des politiques publiques pour analyser dans quelle mesure elles suivent des tendances convergentes qu’on identifie facilement avec certains mots-clés : nouvelle gestion publique, régulation par les résultats, décentralisation et autonomie des établissements, quasi-marchés éducatifs, État évaluateur, politiques du rendre compte ou responsabilisation (accountability)… Le « pilotage » semble lui constituer le plus souvent un mot utilisé par les praticiens plutôt qu’une notion scientifique. Il a été choisi de partir de ce terme familier aux professionnels pour mobiliser une partie de la littérature existante sur les acteurs du pilotage en éducation, et plus particulièrement sur ceux qui se situent dans des positions « intermédiaires » (Buisson-Fenet & Dutercq, 2015).