La crise sécuritaire au Sahel Central (Burkina Faso, Mali et Niger) se détériore du fait d’un nombre accru d’attaques de Groupes Armés Non-Étatiques et de querelles intercommunautaires. L’impact humanitaire de la crise est inquiétant, avec un nombre de personnes déplacées multiplié par 10, passant de 213 000 personnes en 2013 à 2,5 millions fin 2021. Environ 3,5 millions de personnes, dont 1,7 million d’enfants, ont besoin d’une assistance humanitaire du fait de l’insécurité dans la région du Sahel Central, combiné à l’extrême pauvreté, au changement climatique, à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et à la pandémie de la COVID-19. En plus de l’insécurité générale et de l’augmentation de la violence conduisant à des déplacements massifs, les attaques délibérées et les menaces contre les écoles, les professeurs et les enfants, dans les écoles ou sur le chemin de l’école, sont de plus en plus communs, ce qui aggrave davantage la situation des enfants et met en péril leur futur. Plus de 5.500 écoles sont fermées du fait de l’insécurité à la fin de 2021 avec 13 millions d’enfants hors des écoles. Les attaques dans les écoles ont exacerbé les défis structurels récents liés à l’éducation pour tous (pauvreté, infrastructures scolaires limitées, faible taux de fréquentation, nombre insuffisant de professeurs formés), et, dans certains cas, ont mis en cause des décennies de progrès. L’impact sur les enfants déplacés n’a pas seulement été physique ou matériel mais aussi psychologique et mental car étant témoins de violences de tout types, cela leur cause des traumatismes affectant leurs comportements et leurs capacités d’apprentissage et mettant à risque leur future. Depuis plusieurs années, le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR), et le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) mettent en œuvre plusieurs activités visant à apporter une réponse à la situation, améliorer l’éducation et restaurer l’espoir des enfants déplacés dans le Sahel Central. En 2020, NRC a lancé le Better Learning Programme (BLP), un programme mis en œuvre par des professeurs, qui œuvre pour la guérison des enfants traumatisés par des scènes de violences auxquelles ils ont été confrontés lors de conflits et de déplacements. Le programme vise à améliorer les conditions d’apprentissage par la mobilisation d’un réseau d’appui aux enfants constitué de personnels soignant, de professeurs et de conseillers qui évaluent le niveau de traumatisme mental et psychologique dont les enfants souffrent. En 2021, le HCR a renforcé les capacités des professeurs et membres des structures communautaires dans les zones abritant des réfugiés et des déplacés internes dans les trois pays en organisant des sessions de formation dédiées au soutien psychologique aux enfants. Le soutien psychologique a également été apporté sur une base individuelle dans les cas nécessitant des interventions de protection des enfants. L’UNICEF a mis en place une approche multisectorielle dans la provision de l’appui psychosocial aux enfants dans le Sahel, à travers l’éducation, la protection de l’enfant et les activités de nutrition en particulier. Cela sera de plus en plus pris en compte dans le cadre plus large de la santé mentale comme la base de la résilience et de l’apprentissage. Dans le cadre du BLP Programme mis en œuvre par NRC, une évaluation a été conduite au Burkina Faso, au Niger et au Mali afin de mesurer les facilitateurs et les barrières liés à l’apprentissage avant et après les interventions.